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Le Grand Chemin |
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Le « Grand Chemin » est un film de Jean Loup Hubert sorti en 1987. Toute l’action se passe à Rouans, mais en 1959. Sans se prendre trop au sérieux, examinons le coté
« sociologique » de ce magnifique film .
Tout commence par le charme désuet d’un vieil autocar qui nous ramène à une époque révolue, celle des années 50. Rouans vit, alors tranquillement, presque en autarcie, au sein d’une société très encadrée par la religion.
L’arrivée d’un jeune parisien, Louis, ne va pas révolutionner ce petit monde, mais juste permettre à un couple de se retrouver, Marcelle et Pelo. Cela, c’est la fin du film …
Pelo peut susciter de nombreux sujets de discussions, notamment l’alcoolisme , problème que l’on retrouve chez Hippolyte, le fossoyeur.
La perte d’un enfant pour l’un, la perte de sa femme pour l'autre sont autant d’éléments déclencheurs qui les amène à errer de cave en cave. On sent une certaine fatalité à cela qui reste sans réponse.
Chacun reste dans un dialogue de sourds, Pelo avec l’alcool et Marcelle avec sa foi catholique.
Parler de divorce, entre Pelo et Marcelle, aurait été totalement anachronique. Le mariage, à l’époque, c’est pour le meilleur et pour le pire.
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1959 ! C’est symbolique de prendre une année de fin de décennie, car il semble que ce petit monde bouge …
La jeune génération ne sait pas encore qu’elle sera la première à s’affranchir du tout catholique. Déjà, Solange, la vingtaine d’années, se permet quelques entorses en flirtant avec son petit ami, mais n’ose pas encore le revendiquer auprès de son entourage.
Martine, petite fille de 10 ans, délurée à point, ne semble guère convaincue par les remarques de M. le Curé. Elle se dit même boudhiste ... Quand elle sera plus grande, elle pourra revendiquer d’être de la génération «mai 68 » avec une vision de la vie, différente de ses aïeux.
Que va t’il se passer dans les années 60 ? La démocratisation de l’automobile, le simple fait d’avoir une machine à laver, un réfrigérateur vont petit à petit modifier le quotidien des familles. Les grandes radios nationales vont aussi définir un modèle de société qui définit le bonheur par la possession matérielle ; achetez et vous serez heureux.
Les années 70 virent ce phénomène s’accentuer avec la démocratisation de la télévision, et l’apparition des premières grandes surfaces dans l’agglomération nantaise.
Maintenant quelle serait la situation ? L’autocariste, qui prenait 5mn à chaque arrêt pour discuter de tout et de rien à rejoint son collègue du métro parisien.
L’autocariste de 1959 qui aidait la vieille dame à sortir du car, reconnaît le petit Louis après son séjour à Rouans. Il faisait son travail, de façon humaine, tout simplement.
Maintenant, nous vivons à l’heure de la course à la rentabilité, du profit au détriment de l’humain … Ce film, avec la patine du temps, prendra de plus en plus de valeur sur cet aspect, comme un souvenir du temps passé.
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