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Le bourg de Saint-Même |
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Le bourg de Saint-Même se trouve, en remontant le Tenu, juste au point où cette rivière commence à porter bateau, il ne pouvait être mieux placé pour profiter du mouvement commercial qu’entraînent toujours avec eux les transports par eau. Bien que la localité soit très modeste, elle a une histoire et des parchemins que lui envierait plus d’une sous-préfecture, par le seul fait de l’existence de son port situé à proximité d’une quantité de communes (Machecoul, Bourgneuf, Paulx, Bois-de-Cené, la Garnache…) qui n’avaient pas de meilleur débouché pour leurs provisions (tuffeaux, chaux, ardoise, vin, planches, fer, résine…) et leurs exportations (sel, blé…).
Des religieux de l’abbaye de Saint Mesmin de Micy près d’Orléans furent aussi attirés par l’abondance qui régnait à Saint-Même. Charlemagne leur concéda alors le domaine dont ils firent la belle propriété du Prieuré, un peu au-dessus du port. Ils fondèrent également une église et un petit monastère.
Cependant, l’établissement de la paroisse peut être antérieur, en témoignent certaines sépultures composées de grandes auges de calcaire coquillier, d’une apparence très archaïque (peut-être mérovingiennes), conservées sous la terre des jardins du haut bourg. Sous les mérovingiens, il est possible que le bourg de Saint-Même fut l’un des ateliers monétaires de la Gaule, en témoignent des monnaies retrouvées portant les légendes Porto Vidrari, porto Veteri et porto Vediri qui seraient des variantes de Portus Vetraria.
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Les rapports de Saint-Même et de Nantes étaient autrefois très étroits, leur moyen de communication étant la voie d’eau. Elle avait l’avantage de ne pas avoir de droits d’entrée payants à la différence de l’embouchure de la Loire, et d’éviter les frais de délivrance des congés imposés aux bateaux sillonnant la mer. Enfin, les expéditeurs n’étaient pas exposés, en temps de guerre, aux rencontres des pirates.
En 651, le roi Sigebert III délivra aux religieux de Stavelot-Malmédy (Ardennes) un diplôme qui les mettait en possession d’un droit de tonlieu dans le port de Saint-Même, alors nommé Portus Vetraria. Ils y restèrent plusieurs siècles. La donation était en fait un revenu important puisqu’elle comprenait un personnel d’agents, de magistrats, de gardiens que le Roi faisait passer sous la dépendance des religieux. Le tonlieu en question n’était pas un simple péage à lever sur un pont, c’était un droit de navigation à percevoir sur les bateaux qui naviguaient sur le Tenu : enlèvements, taxes d’échange, droits d’abordage…
La ville de Machecoul est séparée du Tenu et du port de Saint-Même par une distance de 5 km. À partir de la fin du XVIIIè siècle, on décida de creuser un canal pour permettre aux négociants de Machecoul d’embarquer leurs marchandises chez eux et d’user de la voie du Tenu sans se rendre à Saint-Même. Les négociations furent interrompues par les événements de la Révolution et par les guerres de l’Empire.
Une fois la paix rétablie, la mairie de Machecoul remit à l’étude le projet de canal. Plusieurs cahiers des charges furent soumis à l’enquête au cours du XIXè siècle, en vain. L’opinion publique souleva à chaque fois beaucoup d’objections, les combinaisons financières reposant toujours sur le produit d’un tarif de péage.
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